Les influenceurs (et pas que)

Bonjour à toutes et à tous. Il y a ces derniers jours un terme qui revient avec insistance sur Twitter : les influenceurs manga.

Je n’ai pas suivi toute l’affaire, je ne sais même pas quand elle a démarré. Mais j’ai vu régulièrement passer ce genre de phrase : « merci aux influenceurs manga, sans eux les mangas ne seraient pas aussi populaires…« 

Cette phrase m’énerve autant qu’elle me fait réfléchir. Et je voudrais vous partager cette réflexion car au final je trouve que la réponse n’est pas si évidente.

Doit-on vraiment la popularité du manga aux influenceurs ?

La réponse la plus évidente est non, puisque les mangas sont populaires depuis bien avant la démocratisation des réseaux sociaux. Mais c’est justement là que je me pose une autre question…

Qu’est-ce qu’un influenceur ?

Personne qui, par sa position sociale, sa notoriété et/ou son exposition médiatique, a un grand pouvoir d’influence sur l’opinion publique, voire sur les décideurs.

Source : Larousse

Un influenceur, dans le cas qui nous intéresse, est donc une personne qui, en fonction du contenu qu’elle crée et/ou partage, va avoir de l’influence sur la cible qu’elle va toucher. Ou entre Internet dans cette définition ?

Un journaliste du 19ème siècle a tout autant d’influence sur son audience (les lecteurs du journal pour lequel il travaille) qu’un journaliste du 21ème, quelle que soit sa forme de diffusion. Il n’y a aucune différence.

Ce n’est pas nouveau. Et de fait ma conclusion est simple :

Le tout premier influenceur manga c’est Dorothée

Qu’elle l’est voulue ou non, Dorothée a influencé son audience (les enfants qui regardaient son émission le Club Dorothée) à travers les différents dessins animés ou autres séries/sitcoms diffusés.

Pourtant Dorothée n’était pas influence de métier mais bien animatrice. Et je constate aussi que les « influenceurs » d’aujourd’hui et qui sont visés par les critiques sont avant tout des youtubeurs, des streameurs, des instagrameurs. Influenceurs n’est pas leur métier et ils le sont devenus parce qu’ils sont populaires et/où ont une forte mise en avant, comme des acteurs, des chanteurs, des hommes politiques, etc …

Nous sommes tous des influenceurs

Justement c’est pas parce que quelqu’un a moins d’abonnés qu’un autre qu’il ne sera pas influent. Même avec 10 abonnés sur les réseaux sociaux il est possible d’en convaincre un d’acheter tel ou tel titre avec de bons arguments.

Dans ce cas même cette personne est un influenceur. Et même pas besoin d’Internet d’ailleurs !! Si vous parlez de votre manga favori du moment à vos camarades à l’école ou à vos collègues de travail vous arriverez peut-être à les convaincre de lire ce titre : vous êtes donc aussi un influenceur.

Nous sommes tous des influenceurs, Internet n’a rien créé sur ce point. On est d’accord que quelqu’un qui a 100 000 abonnés touchera plus de personnes qu’un autre qui en a 1 000, seulement les chiffres ne définissent pas ce terme.

Influencer c’est chercher à convaincre. Tout le monde le fait dans tous les domaines et ça existe depuis la nuit des temps…

Nous ne visons pas les bonnes personnes

Je vous l’ai dit, je n’ai pas cherché à savoir quelle était la cause du conflit. Je pense tout de même savoir une partie du problème :

J’ai pris Mashle pour exemple (c’est le premier que j’ai vu), pas pour le critiquer…

Selon moi, le problème aujourd’hui c’est que les éditeurs, la très grande majorité des éditeurs, survendent leur titre à coup de : « c’est le nouveau phénomène » etc etc…

Et pour appuyer cela ils font appel aux créateurs de contenu sur Internet (les influenceurs des temps modernes donc) qui, bien sûr, en recevant les kit presse (ils ne payent pas, on est d’accord, j’ai même tendance à penser l’inverse pour les plus célèbres d’entre eux) vont en rajouter une couche dans le but de convaincre le plus de personnes possible.

Le « marketing manga »a atteint un tel niveau que c’en est limite à vomir aujourd’hui…

Chaque mois il y a le nouveau crack manga qui sort, le nouveau titre qui va s’imposer comme le phénomène.

En janvier on a eu Oshi no Ko chez Kurokawa (parce que l’auteur est connu), en février Four Knights of the Apocalypse chez Pika (une suite, sérieusement…), en mars on en a même eu deux, Frieren chez Ki-oon (au moins lui il a gagné des prix au Japon…) et Look Back chez Kazé (lui aussi, mais c’est qu’un one-shot) et en ce moment c’est Sakamoto Days chez Glénat qui passe partout sur Twitter…

Et quand ce fameux crack, ce fameux nouveau phénomène ne rencontre pas le succès escompté on en entend plus parler six mois après… Pour donner la priorité au nouveau qui arrive et qui peut-être réussira à percer…

C’est ce modèle je pense, qui est bien plus critiquable que les influenceurs eux-mêmes. Ils font leur travail : parler du produit qu’on leur a envoyé (aucune différence avec les vidéos sponsorisés sur Youtube).

En même temps les éditeurs ont-ils le choix ?

S’ils poursuivent sur cette voie c’est qu’ils y trouvent leur compte, ça doit être rentable. Ce système est en place depuis quelques années déjà et il est, je trouve, de plus en plus présent, ce qui a tendance par moment à le rendre insupportable pour ma part.

Mais surtout c’est sans doute qu’il n’y a pas meilleur modèle à l’heure actuelle pour tenter de populariser un titre.

Et pour le coup, contrairement au scantrad, je n’ai aucune solution. Je ne cherche pas à en apporter de toute manière.

Promouvoir son titre je l’accepte, c’est normal vu la concurrence démesurée auquel chaque titre fait face. Ce avec quoi j’ai du mal c’est cette surenchère sur les 2/3 premiers mois pour qu’ensuite il n’y ait plus rien…


Merci d’avoir lu ces quelques lignes écrites à l’arrache. Je serai ravi de savoir ce que vous en pensez, et si jamais quelques bêtises se sont glissées dans ces lignes n’hésitez pas à me corriger.

Sur ce bonne journée/soirée et à bientôt^^

5 commentaires sur “Les influenceurs (et pas que)

  1. Bel avis a chaud que je rejoint en grande partie (et un plaisir de te relire)

    En fait c’est pas les KP cette fois la cause du truc.
    C’est une influenceuse qui aurait sous entendu (nuançons le truc) que la popularité actuelle des mangas/animes serait de leur fait. Et genre 2-3 jours avant un de ces mêmes influenceurs avait affirmé qu’entre la fin de DB au club Do’ et la diffusion de Naruto y’avait rien eu en matière d’anime. Le cumul des 2 n’est pas bien passé…

    Mais bon rien de nouveau a ce niveau

    Aimé par 1 personne

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